Conférence Belle de Mai : sport et numérique, un mariage heureux

article
Écrit par Souliers Céline

La conférence Belle de Mai « sport et numérique » s’est déroulée le 2 juin dernier au Pôle Média. L’occasion pour les différents intervenants de parler de mesure de l’activité physique, de e-réputation, de e-sport et du marché que représente l’alliance du sport et du digital.  Près de 2h de discussions et de débats qui ont accouché d’une certitude : cette fameuses rencontre du sport et du numérique est définitivement un mariage heureux.

Ils étaient 4 professionnels du numérique à présenter leurs activités liées au même univers. 4 intervenants d’horizons parfaitement différents mais réunis par un attrait : le sport. Un intérêt commun et une même conclusion : leurs compétences techniques ont trouvé leurs marchés dans le vaste monde du sport. Et cela ne semble pas prêt de s’estomper.

Capteurs, data et analyse : le marché de la mesure de l’activité physique

Lui mesure chaque « micro caractéristique » des performances des sportifs de haut niveau. Jean-Bernard Fabre est président-fondateur de ESP Consulting : « notre concept ? Standardiser et codifier précisément les efforts fournis par les athlètes pour les aider à planifier leurs cycles de préparation. Mais aujourd’hui nous tendons à aller beaucoup plus loin. »

De son côté, Patrice Bendahan cartographie les capacités physiques des pratiquants des salles de fitness. Avec son entreprise Esphi – qu’il a co-fondé en 2008 – le dirigeant a développé un outil dont il définit lui-même le champ d’application, « le bodyscoring ». « C’est un outil de d’évaluation de la forme qui a intéressé les salles de sport. L’intérêt des réseaux d’infrastructures fitness pour notre solution ? Fidéliser leur clientèle grâce à notre application et mettre en place un coaching sur le long terme. »

Un même métier à la base. Mais deux activités finalement très différentes. Là où le premier a profité de son expérience d’entraineur de tennismen professionnels pour s’implanter sur le marché du sport de haut niveau, le second a trouvé dans les grandes enseignes du fitness des partenaires de taille pour continuer à développer sa solution.

« Nos différentes collaborations nous ont amené jusque dans le Silicon Valley où nous sommes en train de signer un partenariat avec Netpulse, le leader mondial de l’industrie du fitness », présente le dirigeant d’Esphi. Un rapprochement qui va permettre à l’entrepreneur d’envisager un avenir radieux pour son enseigne : « j’en suis persuadé aujourd’hui, le futur du digital est à chercher du côté du big data. Et cela vaut aussi pour le secteur sportif. »

Une conjecture dans laquelle le fondateur d’Esphi s’inscrit pleinement. Parce que qu’est ce finalement que son produit ? « C’est un capteur qui va mesurer un grand nombre de données chez un grand nombre de sujets et qui va ensuite en tirer de la connaissance », explique Patrice Bendahan. Autrement dit, c’est une solution qui valorise des gros volumes de données.

Jean-Bernard Fabre s’occupe lui aussi de donner du sens à de la data. Celui qui fondait ESP Consulting s’étonnait il y a 7 ans – lorsqu’il équipait ses joueurs de tennis de capteurs pour mesurer leurs performances – de voir les autres entraineurs un peu sceptiques. Et pour cause, parfois la donnée mesurée s’opposait au savoir de terrain des staffs sportifs. « J’avais notamment rencontré Paul Le Guen (entraineur de football, ndlr), à qui j’avais parlé de mon dispositif et qui m’avait répondu que son capteur à lui – qui lui a permis de gagner 3 fois le championnat de France avec Lyon – c’était son nez », se souvient le chef d’entreprise. « Aujourd’hui, le spécialiste de football est connu pour magner la statistique avec enthousiasme. Et lorsque je retourne sur les courts de tennis, je ne suis plus le seul à utiliser des technologies de pointe. »

Jean-Bernard Fabre a même élargi son champ d’investigation : « mon métier aujourd’hui ? Mettre de la mesure sur du mouvement. Et les applications sont très nombreuses. »

L’industrie du sport, mais pas seulement. L’entrepreneur travaille par exemple avec Airbus sur un des projets de l’aviateur. Dans la santé aussi, où il accompagne les malades à travers ses mesures.

Son dernier chantier en date ? « Un bâtiment innovant qui regroupera un ensemble de professionnels qui gravitent autour des univers du sport et de la santé. Attention, nous serons tout sauf une clinique sportive », avertit Jean-Bernard Fabre. Que sera alors cet ovni « médico-sportif » ? « Un centre d’expertise scientifique qui regroupera différentes compétences. Un espace qui permettra aux différents corps de métier d’interagir et de créer des solutions de mesure innovantes pour proposer une meilleure prise en charge des athlètes et de certaines pathologies. »

De la présence en ligne des sportifs aux sportifs en ligne

Il ne faut pas confondre les métiers de Maxence Karoutchi et de David Trigano. Le premier est un stratège de la e-réputation. Comprendre la présence digitale des sportifs de haut niveau. Le second est un spécialiste du e-sport : les compétitions de jeux vidéo.

Attention pour ceux qui penseraient encore que cela se résume – pour le premier – à aider un athlète à poster une photo sur Facebook et – pour le second – à animer un tournoi de « Counter-Strike » dans un garage autour d’un pack de bières et d’un paquet de chips, il va falloir mettre à jour vos informations.

Maxence Karoutchi est souvent ce qui fait la différence entre un sportif performant qui galère et un autre qui vit correctement de sa pratique. L’agent a par exemple permis à un rugbyman de retrouver un club, à dénicher des sponsors d’envergure (un grand équipementier et une célèbre marque automobile), en commençant par mettre en place une stratégie de communication digitale.

Cerise sur le gâteau ? Le joueur évoluait en 3e division. « Au début, l’athlète était sceptique. Tout comme ses pairs sur le terrain. Mais devant la réussite de la stratégie, beaucoup de ses nouveaux coéquipiers s’y sont mis ! » Maxence Karoutchi en est convaincu aujourd’hui, « les médias sociaux permettent aux athlètes de prendre en main leur communication, là où leurs ainés devaient prier pour que les articles de la presse spécialisée soient positifs. C’est une chance incroyable ! »

David Trigano se bat lui aussi pour qu’un phénomène significatif soit considéré à sa juste mesure. Une de ses activités dans son milieu ? Animer des compétitions de e-sport, événements largement comparables à certains des plus grands rendez-vous sportifs actuels. Dans des arénas jusque-là réservées aux plus grandes compétitions, avec des fans par milliers, des athlètes professionnels dont les salaires se chiffrent en dizaines de milliers d’euros et des retombées économiques de plusieurs centaines de milliers d’euros. « C’est l’équivalent du phénomène foot, il y a 20 ans de ça. On ne peut plus ignorer ce phénomène majeur et d’ailleurs certaines grandes marques hi-tech ne s’y trompent pas et investissent déjà largement le milieu », explique David Trigano. Tous les ingrédients semblent réunis sur un marché – là encore – qui ne demande qu’à exploser.

Des datas toujours des datas

Voilà selon bien des observateurs le nouveau levier du numérique : la valorisation de gros volumes de données. Data Observer en a fait son métier. Manoella Baffa, une des consultantes de l’agence, est venue faire une démonstration de la finesse de ses analyses. L’objet de son exposé ? Sonder la Twittosphère suite à l’annonce de la nomination de Marseille comme capitale européenne du sport en 2017. La précision des résultats de Data Observer a fait mouche : voilà encore un outil – quelque-soit le domaine d’ailleurs – qui mérite à être connu !

Sport et digital, offre quantité d’opportunité de développement de nouveaux outils et applications

Il ressort que la mesure de la performance par des approches scientifiques a ouvert un nouveau champ pour les sportifs, les amateurs comme les industriels ;
Le volet Data parait le plus prometteur à ce jour. L’émergence de l’e-sport comme la confirmation de l’importance de la gestion de sa notoriété sur les réseaux sociaux, tout concourt à affirmer que de nouveaux modèles sont en marche avec des acteurs de plus en plus prêts et aguerris !

Voilà qui mettra d’accord l’ensemble des intervenants : faire parler les gros volumes de données à la manière de Manoella Baffa est un atout formidable. Au croisement du sport et du numérique, les chiffres avancés par Data Observer mettent en lumière l’envergure d’un segment du digital aujourd’hui très prometteur. Un mariage dont l’avenir s’annonce – définitivement – radieux.

Revoir l’intégralité de la conférence en vidéo >
https://www.belledemai.org/video-conference-belle-de-mai-sport-et-numerique/

Souliers Céline

mm

×

Pour ne rien rater de nos actus, abonnez-vous à notre newsletter !