Muriel Megevet, nouveau visage de l’Incubateur !

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Écrit par Kunckler Florian

On vous présentait, il y a quelques temps, Morgan Dinkel, chargé d’affaires de l’Incubateur multimédia Belle de Mai. Depuis quelques mois, un nouveau visage incarne cette structure aux yeux des porteurs de projet. Muriel Megevet est la nouvelle chargée d’affaires de la Belle de Mai. Présentations.

– Muriel, pouvez-vous nous expliquer le métier de chargé(e) d’affaires ?
Mon métier consiste à sélectionner et accompagner des porteurs de projet dans le secteur du numérique et du multimédia. Des projets innovants qui sont en lien ou issus de la recherche publique. Et qui ont un fort potentiel.

Muriel s’assure donc que chacun des projets qui entrent en incubation aboutissent à une création d’entreprise pérenne. C’est celà, n’est-ce pas ?   » Ce n’est pas aussi simple. Notre rôle n’est pas uniquement d’amener des projets innovants à maturation. Dans certains cas, on est aussi là pour dire stop, ça suffit !   »

Une chargée d’affaires, dans une structure d’accompagnement, n’a donc pas pour seule mission de faire grandir un projet. Elle peut aussi, lorsque cela s’impose, le stopper. Muriel, il est grand temps d’en apprendre un peu plus sur ton métier.

– Comment analyser ce qu’un projet a « dans le ventre » ? Quel est le rôle d’un(e) chargé(e) d’affaires au sein de l’Incubateur Belle de Mai ?
Notre rôle n’est pas à mettre au singulier. Il diffère selon la phase du parcours d’incubation.
Là, il va falloir nous en dire plus !

 

 » Tester ce que le projet à dans le ventre ! « 

 

Muriel nous explique alors qu’un projet – avant de passer devant le comité qui statue sur son entrée en incubation passe par une période de « pré-incubation » :  » sur la totalité des dossiers reçus, 30% environ sont invités à un entretien et sont testés dans la foulée.  » La chargée d’affaires n’y va pas donc par quatre chemins :  » dans cette phase, nous voulons voir ce que le projet a dans le ventre !  »

L’objectif affiché est de dépasser la théorie – le dossier proprement mis en page et les entretiens calibrés – pour voir ce que le projet et les porteurs du projet valent réellement une fois lancés dans le grand bain de l’entrepreneuriat.

– Que teste-t-on dans cette première phase ?
Tout d’abord, on teste l’humain, puis le projet, pour déterminer s’il y a intérêt à ce qu’il entre en incubation. S’il réunit les critères d’éligibilité !

– L’humain ? Vous avez dit l‘humain ?
Oui ! Pour moi c’est un gage de réussite essentiel. Il faut un bon projet et un bon timing. Il faut surtout un bon entrepreneur. Quelqu’un qui va se laisser accompagner et conseiller. Une femme ou un homme qui va savoir vendre ses idées. Qui ne va pas être complètement immergé dans la seule partie technique du projet ». Le « chercheur-fou », toute la journée « la tête dans le moteur », ne fait donc pas forcément un bon chef d’entreprise. Aussi brillant soit-il ! « 

Vous êtes surpris ? Attendez…  » L‘entrepreneur doit avoir un caractère bien trempé !  » Et Muriel n’hésite pas à employer les grands moyens :  » on bouscule un peu le porteur de projet, on le challenge pour voir comment il se comporte lorsque tout s’emballe. La chargée d’affaires ne cache pas que, durant cette phase, elle met aussi en question « l’alchimie » qui peut naître entre l’entrepreneur et son accompagnant : C’est un bien grand mot. En réalité, j’essaye juste de voir si le courant passe entre nous.  »

– Et si ce n’est pas le cas ?
Nous sommes deux chargés d’affaires à la Belle de Mai : je confie le dossier à Morgan Dinkel pour voir si ce n’est pas une incompatibilité entre deux personnes.

Muriel sait aussi s’adapter à la personnalité de chaque prétendant à l’incubation. Un bon projet ?  » L’humain, encore l’humain, toujours l’humain !  » Le projet passe ensuite devant un comité d’experts composé de quatre collèges, scientifique, entrepreneur, financier, consulaire et provenant de l’écosystème de l’incubateur. Comitéqui déterminera si le dossier réunit oui ou non toutes les qualités pour entrer en incubation.

– Muriel, quelles sont – justement – les qualités d’un bon projet ?
L’humain, encore l’humain, toujours l’humain.

– Mais encore ?
Il est nécessaire que l’entrepreneur connaisse ses atouts et ses faiblesses. Il doit être créatif et réaliste tout en montrant une grande confiance en lui.

– Des points rédhibitoires ?
Il ne suffit pas d’être spécialisé dans un seul des aspects de l’entrepreneuriat. Il est indispensable qu’il soit ouvert aux autres et sur son environnement. Il doit être capable de bien s’entourer : ceux qui n’y parviennent pas, ne s’en sortent pas!

– Et quid du projet à proprement parler ?
Si le projet – et son porteur – réunissent toutes ces qualités, l’incubation commence : Dans les trois premiers mois, on continue à les challenger, tout en les enrichissant. L’idée est de continuer à mettre le dossier à l’épreuve pour le renforcer. Avec en plus, cette fois, un travail sur le business plan, business model, positionnement, pitch, planning… Ensuite la relation porteur / accompagnant évolue en fonction de la personnalité de l’entrepreneur et des besoins du projet : on est parfois acteur, parfois plutôt suiveur, avec un rôle d’observateur et de lanceur d’alertes au besoin.

– Et comment fonctionnez-vous au quotidien ?
Nous organisons des rencontres thématiques entre incubé et chargé d’affaires, sur le renforcement de l’équipe, sur la stratégie R&D, financière, commerciale… En faisant en sorte que le projet avance bien, avec les bonnes informations. Selon moi, nous permettons surtout au porteur de prendre du recul sur ses actions. C’est notre rôle principal.

– Il y en a d’autres ?
Trouver les financements ! Le porteur de projet doit apporter un minimum de fond qui permettra de faire effet de levier sur les demandes de financement à venir et de conforter le fait qu’il pourra vivre les prochains mois avant de lancer son entreprise. Faire en sorte que le projet arrive au bon moment sur le marché.

– Le bon moment ?
C’est le « time to market », la période pour mettre le produit ou le service entre les mains des consommateurs, usagers ou utilisateurs. Il ne doit pas être imminent. Il faut du temps à un projet tout juste entré en incubation pour éclore. Qu’il ait un peu d’avance ne nuit pas ! Au plus tard 24 mois après le temps de l’incubation, le marché doit être mûr pour l’accueillir.

 

« Chaque chargé d’affaires possède ses points forts »

 

Dans ces rencontres, les thématiques abordées avec les incubés sont nombreuses.

– Est-il possible, Muriel, de conseiller aussi bien sur le positionnement, la stratégie marché, les RH, le juridique et les aspects technologiques ?
Je me considère comme une chargée d’affaires généraliste. Il est vrai que chaque accompagnant présente des affinités pour certaines thématiques. Celà dit, avoir des domaines de prédilection ne pose pas réellement de problème : chaque point est de toute manière validé par un spécialiste. Et puis il est bon de ne pas être un grand spécialiste dans chacun des domaines : cela force l’incubé à apprendre à vulgariser sa technologie. Lorsqu’il devra convaincre un financeur, par exemple, il devra être capable d’expliquer son projet à un « profane ».

Si Muriel concède être plus à l’aise sur les aspects « marché » que sur la technologie pure, elle assure que ses points forts et ses relatives « faiblesses » sont complémentaires de celles de son collègue, Morgan Dinkel. L’Incubateur Belle de Mai a donc pensé à tout !

– Maintenant que les présentations sont faites, Muriel, qu’est-ce que vous aimez dans votre travail ?
A l’Incubateur Belle de Mai, j’ai l’impression de vivre au cœur des technologies et des services de demain. C’est très exaltant. Mais par dessus tout, j’aime être en relation avec les entrepreneurs. Il y a une positivité et un dynamisme impressionnants chez les créateurs. A travers leurs projets, ils nous transmettent une énergie incroyable. C’est humainement très enrichissant !

L’humain, encore et toujours, l’humain !
Merci Muriel !

Kunckler Florian

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Journaliste spécialisé dans les nouveaux médias et rédacteur web. Pour plus de détails sur mes travaux : http://www.doyoubuzz.com/florian-kunckler

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