P.Factory.co, accélérateur privé de start-ups et nouvel acteur de l’Innovation à Marseille

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Écrit par Kunckler Florian

Un nouvel acteur entrait ce mercredi 10 septembre dans l’écosystème des accélérateurs. P.Factory.co, un accélérateur de start-ups d’initiative privée créé par Patrick Siri et Bertrand Bigay, vient de voir le jour dans les locaux de l’EMD (Ecole de Management de Marseille). Au programme pour la trentaine de projets qui rejoindront la structure cette année : coaching individualisé, échanges avec des entrepreneurs confirmés, accès à des « privilèges » et au « carnet d’adresses » des 40 entrepreneurs qui se sont alliés pour former la structure. Parole à Bertrand Bigay, co-fondateur de P.Factory.co.
Photo-lancement-PfactoryP.Factory.co est né d’une frustration. « Nous avons déjà du dire non à tant de projets prometteurs. Pourtant les idées étaient là, les dynamiques étaient positives. Mais on ne pouvait pas décemment prendre tant de risques ». Bertrand Bigay en a étudié tellement des projets. Il était déjà depuis des années de ceux qui les rendent possibles. Pourtant, il a voulu passer un cap. Ne plus être que « financeur » et devenir accompagnateur. Une nuance qui en dit long sur ses nouvelles aspirations : permettre à des projets moins structurés, moins matures, mais tellement prometteurs de poursuivre l’aventure.

Pour comprendre ce qui a poussé Bertrand Bigay « à aller plus loin » – à créer avec Patrick Siri P.Factory.co – il est nécessaire de revenir sur son parcours. Un parcours centré sur la notion d’entreprendre. Parce que Bertrand Bigay est avant tout un porteur de projet. Fondateur de Cityvox, il a su convaincre de la pertinence de ses idées. A la clé, une vraie success story du web à la française.

Puis il est passé de l’autre côté de la barrière. Il est devenu « business angel ». Son métier ? Etudier des projets pour financer les plus prometteurs. Et déjà, l’envie de s’impliquer directement : « en tant que business angel, on ne fait pas qu’injecter des capitaux dans un projet, on l’accompagne vers la réussite ». Il s’est pris au jeu. Mais un jour, il a eu envie d’aller encore plus loin.

P.Factory, accélérateur privé de start-ups

Aller plus loin veut tout simplement dire pour le spécialiste de l’économie de l’innovation, être en mesure de prendre plus de risques. De faire confiance à plus de porteurs de projets. C’est tout l’intérêt de P.Factory.co, un des premiers accélérateurs privés de start-ups français. Un des premiers ? « On s’est largement inspiré d’une structure parisienne bien connue du monde de l’innovation : TheFamily.co. » Il entrevoyait déjà son premier partenariat.

Mais qu’est ce donc que P.Factory.co ? « C’est une structure qui va permettre à des jeunes pousses de se développer et/ou de se fiabiliser. » Se développer ou se fiabiliser ? « Cela dépend de l’état d’avancement de chaque projet », explique Bertrand Bigay.
En clair, P.Factory.co intervient dans un lapse de temps très particulier de la vie d’une start-up. Un moment clé. « Pour mettre ça dans le contexte de l’aide à l’innovation, je dirais : après un incubateur, mais avant les investisseurs ». En gros, au moment d’entrer dans le dispositif P.Factory.co, les projets sont déjà bien structurés. Les équipes pour les mener à bien sont presque formées. Reste à permettre à ces jeunes pousses de prendre racine.

Ajuster les bases et commencer à se développer

P.Factory.co propose alors un travail en deux grandes étapes. Premièrement, poser les bases : « continuer de constituer l’équipe si ce n’est pas finalisé, ajuster le business model. En gros, secouer le cocotier », s’amuse Bertrand Bigay.

« Puis nous proposons aux start-ups un accompagnement personnalisé ». Et le fondateur de poursuivre : « notre action comportera trois grands piliers. Ce que nous appelons « l’éducation », à savoir des ateliers, des worshops, du coaching individualisé ». De l’expertise en somme.
« Nous proposerons ensuite aux équipes un certain nombre de « privilèges », grâce à nos relations dans le milieu entrepreneurial. » Un banquier de confiance, les meilleurs prestataires avec les meilleurs prix. « Enfin, nous ouvrons notre carnet d’adresses pour faire bénéficier des meilleurs contacts à nos entrepreneurs. »

P.Factory.co : une structure pour des entrepreneurs, pensée par des entrepreneurs

Quels sont les réels atouts de P.Factory.co ? « P. Factory réunit 40 entrepreneurs fondateurs issus du monde du numérique et de l’économie traditionnelle, c’est ce qui fait toute son originalité et sa force » déclare Patrick Siri. « Des entrepreneurs issus de tous horizons se sont mobilisés pour nous accompagner dans la création d’un des premiers accélérateurs sur notre territoire ».
Le concept P.Factory.co, n’est finalement pas très compliqué : des entrepreneurs aguerris transmettent leurs savoirs à des nouveaux porteurs de projets.

Son modèle économique est lui aussi on ne peut plus simple : « En contrepartie du programme d’accélération gratuit, P.Factory prend 3% du capital de la start-up. Un modèle totalement basé sur le succès des entrepreneurs. »
Si la structure pense accompagner pour sa première année une trentaine de projets (10 ont d’or et déjà été sélectionnés), elle a vocation à toucher simultanément – à terme – une cinquantaine de start-ups. « C’est la condition pour que notre modèle fonctionne, précise Bertrand Bigay. Beaucoup de projets et surtout beaucoup d’échanges entre les acteurs. »

P.Factory, accélérateur vers la réussite… ou l’échec

Bertrand Bigay ne s’en cache pas. Evidemment il mettra tout en œuvre pour accompagner les jeunes pousses vers la réussite. La rentabilité de P.Factory.co en dépend. « Mais nous serons aussi, dans certains cas, un dispositif qui permettra d’échouer plus vite. Il y a rien de pire qu’une initiative qui ne peut finalement pas aboutir, portée par un entrepreneur qui se voile la face. Dans certains cas, il vaut mieux se rendre compte rapidement que l’entreprise n’est pas viable. »

C’est là la dure réalité de l’entrepreneuriat. Il faut être réaliste. Se remettre en question. « Voilà selon moi les plus grandes qualités que doit compter un porteur de projet : être déterminé et tenace – pouvoir tenir la barre du navire en pleine tempête – mais être capable aussi – s’il le faut – de changer de cap », assume l’entrepreneur.

P.Factory.co, une structure au cœur de « l’Innovation »

« Pour accompagner nos entrepreneurs de manière pertinente, on se doit d’évoluer en parfaite cohésion avec tous les acteurs du secteur de l’innovation sur notre territoire. » Demandez à Bertrand Bigay s’il entend tisser des liens avec d’autres structures d’aide aux entreprises dans la région, sa réponse sera sans équivoque.
Il aborde bien sûr ses relations avec l’Incubateur Belle de Mai , « un partenariat évident ». « Nous intervenons en complément de l’action de l’Incubateur, souvent après la période d’incubation. Nous devons nous coordonner avec les actions de la Belle de Mai. »

Si le créateur de P.Factory.co mise beaucoup sur les partenariats locaux, il compte aussi énormément sur un autre rapprochement : « TheFamily.co – homologue et précurseur de l’action de P.Factory à Paris – n’a pas été qu’une source d’inspiration. C’est aussi un de nos tous premiers partenaires. » Ainsi, Bertrand Bigay présente P.Factory.co comme une continuité de l’action de TheFamily.co dans le sud de la France. « Il faut avoir un ancrage sur un territoire pour accompagner convenablement une structure. Nous pouvons toucher dans le sud – de Nice à Montpellier – des entreprises que TheFamily.co ne pouvait pas aider. »

La structure parisienne n’a pas tardé à voir en P.Factory.co un allié de marque. « TheFamily.co nous a tout simplement proposé de faire bénéficier à nos « accompagnés » de ses « privilèges ». Un mariage heureux.

« Non, le label FrencTech n’est pas une initiative superficielle »

Bertrand Bigay est un des grands spécialistes de l’économie du numérique. Aix-Marseille est un des grands prétendants du sud de la France au nouveau label FrenchTech mis en place par le gouvernement. Difficile, pour terminer, de ne pas lui demander son avis sur la candidature de son territoire.

« Obtenir ce label serait assurément un grand pas en avant pour Aix-Marseille. Et il ne s’agit pas que de marketing ou de visibilité. Il y a dans notre région beaucoup de dynamisme. Beaucoup d’énergie qui ne demande qu’à être mobilisée. Le label FrenchTech permettrait cela. Il permettrait aux entrepreneurs de l’innovation de se sentir soutenus. D’évoluer dans un environnement porteur. En cela, la candidature d’Aix-Marseille est très importante pour l’économie du numérique sur notre territoire. »

Pour plus d’information : http://www.pfactory.co/

Kunckler Florian

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Journaliste spécialisé dans les nouveaux médias et rédacteur web. Pour plus de détails sur mes travaux : http://www.doyoubuzz.com/florian-kunckler

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