Interview – Carole Lipsyc, présidente d’Ingies, la plateforme qui valorise l’immatériel

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Écrit par Agathe Perrier

Avec sa plateforme SkillMill, Ingies veut valoriser le capital immatériel des entreprises. La start-up a vu le jour en 2017 après deux ans d’accompagnement par l’incubateur Belle de Mai. Carole Lipsyc, sa fondatrice et présidente, explique le soutien financier et humain dont elle a pu bénéficier pendant cette période.

Peux-tu présenter Ingies en quelques mots ?

Carole Lipsyc – C’est une plateforme numérique qui met en avant les softskills d’une entreprise et les transforme en capital immatériel. Ce terme regroupe les médias, documents, échanges, processus et compétences relatifs à son développement, son bon fonctionnement, la relation client, la communication, l’innovation, la RSE, etc. Ce sont en fait toutes ses capacités humaines, processuelles et communicationnelles. Le but de notre plateforme, baptisée SkillMill, est de les valoriser d’un point de vue opérationnel et comptable. On a réussi l’étape de l’amorçage, maintenant notre challenge est de rentrer dans un modèle de distribution de notre produit.

Tu as créé ta boîte en 2017, après une période d’incubation entre 2013 et 2015. Comment ces deux années t’ont aidée ?

L’incubateur Belle de Mai m’a d’abord apporté un environnement. C’est important de ne pas être seul, d’avoir un endroit où se rendre et des gens à qui parler. J’y ai aussi trouvé une forme de soutien, notamment de l’équipe. Céline, la directrice, a toujours fait preuve d’une chaleur, d’un enthousiaste, d’une solidarité appréciables. Morgan, mon chargé d’affaires, a apporté son regard plus pragmatique. Et j’ai pu bénéficier de temps. Ils ne m’ont pas pressée et ont compris que, même si j’avais de la technologie en main, j’avais besoin d’un moment pour mûrir mon invention.

Tu as aussi pu profiter d’une aide financière de l’incubateur Belle de Mai, une avance remboursable de 12 000 euros…

Oui, ce qui était à l’époque quasiment le maximum que l’on pouvait obtenir en incubation. Cette somme a été débloquée en plusieurs fois pour différents projets. J’expliquais mon besoin à mon chargé d’affaires et il donnait ou non son aval. Ça m’a permis de financer la charte graphique d’Ingies, un maquettage interactif de la plateforme et d’adhérer au pôle de compétitivité Finance Innovation, qui est en quelque sorte une continuité de l’incubateur dans la durée. Une fois seulement Morgan n’a pas accepté une de mes demandes car il ne l’a pas jugée pertinente. Je ne sais plus exactement pour quoi, mais il a eu raison tant ce qui a été financé avec l’avance remboursable se révèle aujourd’hui encore précieux pour l’entreprise !

C’est une aide facile à obtenir contrairement à d’autres ressources financières ?

Oui et je pense que ça vient du fait que l’on entre en incubation après sélection. Ça veut dire que l’incubateur croit en nous et a l’intention de miser sur nous. Il crée donc les conditions pour que notre modèle économique, viable sur le papier, le devienne réellement en nous donnant l’opportunité d’aller taper aux portes. C’est un vrai et bel accompagnement.

Cette avance n’a pas été trop difficile à rembourser par la suite ?

J’ai d’abord remboursé cette somme à titre personnel, avant de le faire via Ingies. Les échéances étaient minimes au départ, de l’ordre de 50 à 100 euros par mois. Différents paliers de remboursement ont ensuite été fixés par rapport à ma propre croissance. Ils n’ont en tout cas jamais dépassé les 400 euros par mois, ce qui était plus que raisonnable. J’aurais même pu demander des interruptions de paiement, mais ça n’a pas été nécessaire.

Que retiens-tu avec le recul de ton passage à l’incubateur Belle de Mai ?

Passer par un incubateur, qui plus est public comme la Belle de Mai, est important car ça assoit une crédibilité à son projet. Le lancement d’Ingies est d’ailleurs indirectement lié à mon incubation : j’ai trouvé mon premier client par le biais d’une rencontre faite à l’incubateur. Et c’est ça aussi finalement le business, un contact qui amène à un autre puis un autre et finit par une signature. Ce n’est pas que le fait d’aller taper à la bonne porte. Même si maintenant j’espère dénicher des clients comme ça !

Agathe Perrier

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