Quelle place pour le travail humain à l’ère de l’automatisation et de la robotisation ?

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Écrit par Michel Taccola

L’avènement de la révolution numérique bouleverse chaque pan de notre société. L’emploi n’est bien sûr pas épargné, et les perspectives offertes par la robotique et l’Intelligence Artificielle annoncent des mutations encore plus profondes dans les années à venir.

A terme, les êtres humains vont-ils être remplacés par des robots ? Ce qui relevait de la science fiction il y a encore quelques années est maintenant un sujet étudié très sérieusement. A commencer par le très sérieux MIT, mais aussi le Parlement Européen, le Conseil d’Orientation pour l’Emploi  et bien d’autres… Tous s’interrogent sur les effets sur l’économie et l’emploi de l’automatisation et de la robotisation. Les rapports se succèdent, chacun déchaînant les passions, les craintes, les espoirs. En France plus de 40 % des emplois seraient « robotisables ». A l’échelle des cinq plus grandes économies européennes, cela représente 60 millions d’emplois. Et ce phénomène devrait concerner près de la moitié de la population mondiale. Ce ne sont plus seulement les métiers manuels qui sont impactés mais aussi ce qu’on appelle les « emplois du milieu », les services, et notamment la santé ou le juridique.

Cette quatrième révolution industrielle , débutée avec Internet et qui se poursuit de manière exponentielle avec la numérisation et la fusion des technologies va considérablement modifier le marché de l’emploi. A terme, c’est notre conception même du travail qui pourrait se voir complètement remise en question.

La destruction créatrice ou l’ouragan perpétuel

Pourtant le phénomène n’est pas nouveau. C’est en 1942 dans son livre « Capitalisme, socialisme et démocratie » que  Joseph Schumpeter exprime pour la première fois sa thèse de la « destruction créatrice ». L’économiste décrit ainsi le caractère évolutionniste du capitalisme : « ce même processus de mutation industrielle qui révolutionne incessamment de l’intérieur la structure économique, en détruisant continuellement ses éléments vieillis et en créant continuellement des éléments neufs. Ce processus de destruction créatrice constitue la donnée fondamentale du capitalisme, et toute entreprise capitaliste doit, bon gré mal gré, s’y adapter ». Un phénomène illustré par Schumpeter à travers l’image d’un « ouragan perpétuel ».

C’est l’histoire des métiers qui disparaissent et qui apparaissent au fur et à mesure des innovations technologiques, de la découverte de nouveaux matériaux, de nouvelles méthodes… Face à ce mouvement qui détruit des monopoles bien établis et transforme les économies, les entreprises qui ne s’adaptent pas disparaissent. Des secteurs entiers ont du se réinventer et les exemples sont innombrables : le téléphone portable qui a mis fin au téléphone fixe, mais remplace aussi l’appareil photo, la montre, l’agenda. Les annuaires ont disparu, les pompistes, les pellicules argentiques aussi. L’encyclopédie universalis devient entièrement numérique, au supermarché les caisses automatiques devraient un jour laisser la place à des magasins sans employés…

Dans le domaine numérique, la destruction créatrice se retrouve dans la disparition des intermédiaires, comme nous l’avons vu avec l’exemple de Keeex.

 

L’homo numericus, un être en « uberisation » permanente ?

Seulement, alors que ces bonds technologiques étaient jusqu’à présent espacés dans le temps, laissant le temps aux économies de s’adapter. A présent, nous vivons des ruptures technologiques de plus en plus rapprochées dans des périodes de plus en plus courtes. Avec l’accélération et la convergence des technologies, nous sommes parvenus au stade de l’innovation permanente et donc de la destruction permanente. Par exemple Uber révolutionne le transport particulier, mais l’arrivée de la voiture autonome pourrait à terme « uberiser » la firme et mettre les chauffeurs VTC au chômage. Le cycle destruction / construction s’emballe et les acteurs économiques doivent sans cesse se repositionner, et ce, de plus en plus rapidement. Pour ne pas être les spectateurs de cette révolution en cours, il faut en anticiper les enjeux. C’est l’ambition de la conférence organisée par l’Incubateur Belle de Mai.

 

Michel Taccola

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