Chargés d’affaires, c’est quoi notre métier ? – Part.1

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Écrit par Dinkel Morgan

L’incubateur Belle de Mai accompagne des projets de création d’entreprise depuis maintenant plus de 20 ans. Au centre de cet accompagnement, les chargés d’affaires ont leur méthode de travail afin d’accompagner au mieux les projets.

Partie 1 – Notre stack ; nos outils

Avant de discourir de la méthode, de la posture, du savoir-faire et même du terme valise “Chargé d’Affaires”, je propose de commencer ce post par notre outillage en inspiration du service YourStack lancé par Ryan Hoover fondateur également du génial Product Hunt sur lequel je reviens un peu plus bas (pas de TL/DR svp :)).

Pour rappel, une stack n’est pas forcément en référence aux piles dans le langage informatique, mais je l’utilise ici pour agglomérer les meilleures applications, produits et astuces que nous recommandons pour exécuter nos merveilleuses missions au sein de l’Incubateur Belle de Mai. Cet article, cher lecteur, vous permettra de mieux cerner notre environnement. Que vous ayez le même maillot que nous sur le terrain (cela peut être inspirant), que vous soyez une startup (savoir comment nous sommes équipés) ou que vous soyez curieux (une vocation entrepreneuriale).

Rester en (é)veille

Première étape pour jouer notre mission, c’est se nourrir sur le sujet du numérique et des médias, pour une raison simple. Si tu travailles à l’incubateur Belle de Mai, tu dois connaître l’actualité des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) sur les bouts des doigts !

Le minimum viable pour rester à la page dans nos missions, c’est de se nourrir 30 minutes par jour (matin, midi et soir) des sources suivantes (attention liste non-exhaustive. On pousse souvent très loin sans mentionner les newsletter qui vont de techtrash ou des choses assez obscures que je tairai ici).

Dans le must have de la lecture, si vous voulez vous lancer sur une lecture dite permanente, je conseillerais 4 sources avant tout :

  • MIT Technology Review qui vous permet de vernir des sujets un peu tech dans les TIC
  • TechCrunch pour avoir toute l’actu sur les startups occidentales et américaines (et aussi pour tomber dans le syndrome “les Simpson l’ont déjà fait”, syndrome du chargé d’affaires qui pense qu’il y a toujours une startup quelque part dans le monde qui est sur le même sujet qu’un entrepreneur monte en France. Ce qui, souvent, rassure ou détruit tout espoir, mais cela c’est toute une histoire).
  • Maddyness pour rester à minima dans l’actualité Frenchtech
  • Tech In Asia qui permet d’appréhender la force de l’écosystème startup asiatique (et oui pas facile de suivre l’actualité sur les sites entièrement en mandarin ou kanji)

En bonus, pour se donner un côté “mastering” de votre laptop, je conseille vivement https://korben.info/ qui donne pas mal de ficelles pour muscler votre terminal, votre python et vos connaissances en web(osaure).
Et pour monter votre level geek un petit comic strip comme https://xkcd.com/ (pour baigner dans la science) et https://explosm.net/ pour se détendre un peu (c’est le côté geek qui parle).

Enfin si vous commencez à vous retrouver sous l’eau, un agrégateur RSS est nécessaire, pour cela on utilise principalement Feedly et Slack (qu’on utilise aussi pour échanger avec nos incubés mais ce n’est pas le sujet).

 Seek and do not destroy

Un chargé d’affaires, cela voit, entend, lit et écoute des centaines de Business Plan par an. La variété des sujets portés par les jeunes entreprises innovantes entraîne obligatoirement des nouveaux sujets et donc l’impossibilité de tout savoir sur tout. Pour passer haut la main ce sujet et ne pas tout traiter manuellement nous avons une somme d’outils pour explorer les marchés et autres technologies.

De manière générale, pour envisager tout “dossier” ou “piège” nous utilisons une base d’applications pour scruter, expertiser ou comprendre simplement le contexte des startups.

La somme de ces outils (et c’est encore une liste minorée) permet globalement de vérifier les compétiteurs en présence, les métriques du marché, les Technologies “Ouvertes”, ou tout du moins explicitées par la science, et enfin les dynamiques économiques.

Par exemple, on utilisera la Crunchbase pour étudier les startups positionnées sur un segment marché clé et s’alerter sur les mouvements des dynamiques de levées de fonds. Dans un cadre parallèle, on creuse aussi Producthunt pour découvrir des nouveaux services similaires qu’on pourra compléter avec les géniaux CSV de Webrobots qui scrapent depuis leurs origines (ou presque) les plateformes de crowdfunding bien connues. Donc parfait pour avoir une vue 360 de la masse de produits, services ou startups travaillant sur un sujet similaire au dossier qu’un chargé d’affaires traite.

Les services comme Similar Web ou Appanie nous aident bien entendu à vérifier les métriques du service porté par la startup mais aussi de ses concurrents.

En complément quand le sujet devient un peu plus tech ou même deeptech, nous allons butiner du coté de ResearchGate pour les publications scientifiques ou GitHub pour quelques bouts de code donnant des pistes sur l’architecture technique par exemple. Cela implique un peu de recherche booléenne et souvent google est bien utile en sidekick.

Quand ces outils de base sont bien maîtrisés, on peut commencer aussi à construire nos propres outils avancés comme github.com/twintproject/twint pour scraper twitter sur des requêtes précises. Et pourquoi pas commencer à faire un peu de sémantique avec github.com/explosion/spaCy pour le traitement naturel du langage. Mais cela devient très artisanal, très instable et cela sert surtout à se remettre un peu sur du code pour savoir de quoi on parle.

Notre stack pour garder l’esprit d’entreprendre

Pour maintenir notre flamme autour de l’entreprenariat, il faut aussi garder en tête que tout n’est pas que chiffres ou stratégies ou analyses. Il faut garder la fibre d’entreprendre. Et pour entretenir cette flamme, nous avons aussi notre bac à sable.

Je le dis assez souvent : comment un expert, un consultant ou un coach peut parler d’accompagnement à la création de startup deeptech dans le digital (oui c’est pompeux !) sans être à minima dégourdi sur la stack de ses poulains ? En effet, accompagner un dirigeant au démarrage, c’est comprendre et connaître les difficultés de la techno, du marché, de la vente, du RH, … et tout cela évolue en permanence sur un cycle de 4 ans environ (les difficultés et les besoins des entrepreneurs ont changé fortement ces dernières années).

Pour se maintenir à niveau, en ce moment (2021), on tient notre auto-formation avec plusieurs services de bonne qualité.

Cela peut paraître étonnant, mais je participe régulièrement au YCombinator pour tester des idées de projet ou de business. Cela permet de découvrir des contenus de qualité et de tester son projet sur un focus plus anglo-saxon. Pour le moment cela n’a pas abouti mais cela permet de récolter quelques perks bien sympathiques.

Dans la même idée, gamers dans l’âme que nous sommes à l’incubateur, nous passons du temps à jouer à des simulateurs de startups. En ce moment, je songe d’ailleurs à rendre une version frenchie Provençale de The Founder mais le temps me manque. Surtout quand j’essaie de devenir une licorne. Il y a aussi pléthore de simulateurs d’entreprise sur Steam mais j’ai laissé tombé avec Cyberpunk2077.

Il y a beaucoup à faire pour garder le niveau de compétence d’un accompagnateur – coach – mentor – consultant (oui on est une somme de tout cela à l’incubateur Belle de Mai et on change de casquette assez aisément, j’ai les chevilles qui gonflent).

Pour le code, on tente de garder le cap en focalisant sur des solutions low code voire no code comme makecode de Microsoft . Cela est certes mince, mais permet de garder un peu les mains dans le cambouis pour formuler des offres comme le 8clos.

Pour mieux comprendre les stacks des porteurs de projet, on navigue sur Startup Stash pour trouver de nouveaux outils RH, marketing ou autres et les essayer sur nos propres besoins (notre CRM Hubspot par exemple ou Slack).

Je pourrais aussi parler de la partie financière pour modéliser les business des sociétés, mais je pense que Fisy ou Montpellier Business Plan sont maintenant des classiques qu’on ne présente plus.

Avant la partie 2

-> A lire ici

J’espère que cette introduction permet de mieux comprendre notre environnement, pour mieux rentrer dans un sujet d’entreprise. Dans le prochain article, sans spoiler, je vous donnerai toutes les clés pour réussir votre dépôt de dossier chez l’incubateur Belle de Mai en vous livrant notre posture d’étude d’un dossier, de nos premières rencontres avec un futur entrepreneur et dans la critique d’une première itération d’une stratégie d’entreprise.

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