Chargés d’affaires, c’est quoi notre métier ? – Part.2

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Écrit par Dinkel Morgan

Après une première partie consacrée à notre framework et surtout notre stack, voici un sujet qui devrait encore intéresser prescripteurs, confrères ou candidats :
Comment attirer notre attention sur votre sujet de startup, et pourquoi pas, accéder au financement et accompagnement de l’incubateur Belle de Mai?

Track 01 : Knock on heaven door – Avant de taper à notre porte

A l’incubateur Belle de Mai, 3 salariés sont chargés d’analyser les candidatures (Colin, Hubert et moi bien entendu 😊) et ce n’est qu’un bout de leurs missions.

Nous sommes dans le même bureau, nous partageons une room privée d’échanges sous slack (sans le reste de l’équipe) et avons une vue 360 sur les candidats grâce à Hubspot ! Nous sommes en vase clos et nous ne sous-traitons à aucun moment cette mission à un tiers.
Un seul objectif : qualifier sous 48H une soumission (sic) et donner un premier go / no go avec une cadence d’un candidat par jour ouvré sans faire exploser le rupteur. Sachant que le nombre de places par an est limité à exactement environ 10 projets pour un budget avoisinant les 200 000 euros, le taux d’échecs de validation d’un candidat sur cette première étape est assez élevé (+ de 70%)…

Mon but ici est de vous permettre d’éviter certaines erreurs et de vous faire gagner du temps ! Je ne vais pas vous proposer une liste à la Prévert des « pros et des cons » à surmonter, mais vous donner notre état d’esprit et nos ambitions de collaborer à vos côtés. Ne vous inquiétez pas, il n’y a pas de test de Rorschach à l’entrée !

Être « aware » telle est notre devise !

 

 Track 02 – La valse d’Amélie – A qui parlez-vous?

Lui c’est Colin Argourd, il est chargé d’affaires depuis 2018 à l’Incubateur Belle de Mai, il a une formation d’ingénieur généraliste, il a travaillé à l’international et a notamment lancé une #fintech en Afrique. Son sobriquet, c’est le Raptor.

Colin n’aime pas :

  • Le startupper qui s’écoute parler.
  • Quand le développement technologique est externalisé.
  • Le café mal torréfié.

Colin aime :

  • Des porteurs qui savent partager
  • Les dossiers reçus en temps, en heure et surtout bien complétés
  • Une côte de bœuf saignante et pas trop rosée

Lui c’est Hubert Charrière, il est chargé d’affaires depuis 2020 à l’Incubateur Belle de Mai. Successeur de Loïc Barrande, il a reçu à l’IEP d’Aix-en-provence une formation en géopolitique et relations internationales. Il a travaillé dans le développement économique à l’étranger et a notamment géré des programmes entrepreneuriaux en Méditerranée. Son sobriquet n’est pas Uber.

Hubert n’aime pas :

  • Le startupper qui continue de rêver
  • Quand le projet est financièrement mal ficelé.
  • L’imprimante qui ne veut pas imprimer

Hubert aime :

  • Monter des dossiers de financement publics ou privés
  • Calibrer des RDV à la minute prêt
  • Rouler en moto les soirs d’été

Lui, c’est moi, le narrateur Morgan Dinkel, il est chargé d’affaires depuis 2008 à l’incubateur Belle de Mai, il a une formation d’ingénieur en SI , il a travaillé dans des grands groupes, aux lancements de PME et dans le conseil aux entreprises. Son sobriquet, c’est Tyler Durden.

Morgan n’aime pas :

  • Le startupper sans pédigré
  • Quand le projet n’est qu’une idée
  • Quand le Raspberry pi vient de planter avec un sudo mal instancié

Morgan aime :

  • Les technologies de rupture qu’il n’arrive pas à reformuler
  • Les porteurs de projet avec une assise financière aisée
  • La Lotus Esprit V8 turbocompressée

Apprenez à nous connaître et tentez une percée sur nos points sensibles !

Track 03 : Running in the 90’s – Les prérequis avant de vous lancer dans la course

Avant toute chose, il est bon de rappeler quelques règles de base quand vous nous contactez au sujet d’un projet de startup. Tout d’abord, il faut absolument que le projet soit dans les technologies de l’information et de la communication (TIC) avec un vrai programme de Recherche et Développement internalisé et surtout maîtrisé. On évitera les plateformes ou applications sans complexité ou technicité, avec des modèles trop succinct en mode BtoC, on n’est très peu friand des shallow tech, on préfère la deeptech ou tout du moins la high-tech.

Également dans les critères déterminants, c’est la capacité de l’équipe à faire qui est primordiale, l’externalisation de votre développement de votre cœur d’innovation qu’il soit software, hardware ou d’une brique technologique n’est vraiment pas notre tasse de thé !
Les fonds propres et surtout votre surface financière au démarrage doit être raisonnable dans le sens où si vous avez moins de 30 000 euros devant vous, la suite de l’aventure risque d’être compliquée. Le bootstrap et les financements de tiers, c’est bien joli, mais c’est rarement la recette miracle dans une entreprise à pendant technologique. Et je le rappelle l’argent attire l’argent, garder en tête la règle des 1 pour 1 à minima et d’une personne clé riche en capital.

Enfin une Proof of Concept et un petit slider ou executive summary est suffisant pour initier un attrait sur votre projet… Un business plan de plus d’une dizaine de pages au démarrage est suffisant, pas la peine d’en écrire des tartines de cinquante pages ou plus pour chercher un attrait chez votre interlocuteur. On veut des faits avec au moins une maquette, un début de positionnement marché et un goût du chiffre pour faire du business.
Le but est simple, ne cherchez pas à vendre uniquement votre innovation, mais vendez nous votre projet d’entreprise !

Vendez-moi cette startup !

Track 04 : The passenger – Un marathon

Dans une première optique d’audit de votre candidature, ce qui va nous intéresser se place sur plusieurs niveaux.

La caractérisation de votre innovation, que ce soit par un brevet fondateur, des caractéristiques techniques qui la rendent unique, une problématique complexe ou tout simplement par un usage original (mais c’est peut être l’argumentation la plus difficile à mettre en œuvre).

Bien entendu, qui dit TIC dit utilisateurs, donc, de facto, quels sont les personas clés qui vont user de cette invention que vous portez. Et dans la continuité, quelles fonctionnalités (features) ou briques technologiques vous développez pour répondre aux couples besoins-utilisateurs.
Avec tout cela, on comprendra mieux la première construction de votre produit qui résulte d’une somme de fonctionnalités originales. Mais bien évidemment, il faudra nous permettre de comprendre quels sont les compétiteurs en place que vous allez affronter sur le champ de bataille du marché qui vont se dresser face à vous.

Enfin derniers sujets, qui ont leur importance, votre positionnement marché espéré et le modèle financier résultant. Si votre première itération sur ces points nous semble pertinente (surtout si vous collaborez avec un laboratoire de recherche) banco vous pouvez postuler directement à l’incubation. Si c’est plus fragile pas de souci on peut envisager une manufacture sur un programme d’accompagnement plus court de 3 mois pour estimer si oui ou non vous pouvez entrer en incubation. Le but est simple ; vous torturer, vous pousser et vous challenger sur les points précités plus haut! Pas d’inquiétude si vous n’êtes pas fait pour nous, on pourra vous conseiller d’autres guichets 😉

Track 05 : I would come back – Dernière étape avant peut être ou pas une incubation

Dernier stage avant d’accéder au saint Graal, votre passage au comité d’engagement, et oui les chargés d’affaires n’ont pas le dernier mot ! Ce sont des personnes physiques externes qui vont vous lire, vous écouter et vous parler. Qui vont valider oui, ou non, votre entrée en incubation !

Généralement comptez moins de 3 mois depuis votre premier contact avant de passer à cette ultime étape.

Quand toute la documentation est faite et que votre pitch est soigné aux petits oignons, c’est à vous de vendre de manière solennelle votre projet de startup.

Vous aurez face à vous une douzaine d’individualités appartenant à 4 grands collèges : scientifique, entrepreneurial, financiers et consulaires.
Ils vont vous diagnostiquer bien entendu, donner des pistes d’amélioration, accepter ou non votre projet en incubation et déterminer l’enveloppe financière et l’intensité de l’accompagnement à mettre en place.
Le vote est manichéen et donc binaire, c’est oui ou non et pas de repêchage.

Si la réponse est positive…

Encore une fois je ne donne pas de point final à cette série d’articles puisque ce sera pour le prochain épisode !

Encore un cliffhanger – la prochaine fois une histoire sans fin ?

 

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