Deeptech, party time, excellent !

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Écrit par Dinkel Morgan

Quelle drôle d’idée de commencer un article sur la deeptech avec comme point de départ le film Wayne’s World !

Et pourtant … Cela va pleinement dans la continuité de ma présentation pour nos dernières Avants Premières du Numérique 21, où j’avais complété la définition de la Banque Publique d’Investissement (BPIFrance) en prenant comme fil conducteur le cinéma avec un Hareng rouge / mcguffin quelque peu grossier pour les puristes du cinéma et de la littérature. Frustré de ne pas avoir eu le temps de m’étendre sur le sujet, priorité aux startups tout de même, je me devais de reprendre mon clavier et de vous proposer une extension du sujet. Le but n’étant pas de paraphraser ma présentation mais d’étendre sa toile de fond ! Et au passage d’expliquer l’à-propos !

Mais revenons au point de départ de cet article qu’est Wayne’s World…
Une petite piqûre de rappel s’impose pour ce vieux film des années 90, mais cela vous permettra de comprendre pourquoi je pose ce succès planétaire en VHS comme une référence sur mon point de vue de la startup deeptech dans le cadre d’un incubateur Tech4Media.
Pour le synopsis, dans le coin de Chicago, Wayne et Garth animent une émission qu’ils émettent depuis le sous-sol d’une maison. Kane, producteur d’une chaîne de télévision, tombe sur leur programme et les engage, en réalité pour servir les intérêts de marketing de Vanderhoff, propriétaire de bornes d’arcade. Parallèlement à la « professionnalisation » de leur émission, l’aventure du duo va simplement partir en vrille et je vous éviterai le spoiler ou les moments nostalgiques si vous voulez (re)voir ce film.

Une startup ! Chewing !

Oui ce film, a pour point de démarrage et de développement l’archétype de la startup tech :

  • un garage,
  • deux porteurs de projet qui entreprennent pour lancer un nouveau média,
  • une prouesse technologique ; diffuser sur le réseau TV dans le début des 90s (en mode hack ou cracker le système)
  • un succès d’audience sur un marché de niche
  • un client dans la cadre d’une chaîne TV
  • un mode publicitaire pour la rentabilité du modèle économique
  • un développement RH des protagonistes et de leurs réseaux
  • quelques pivots sur les orientations stratégiques de leur business
  • et surtout des jeans, des baskets, et de la musique punk / rock / grunge “à la mode sur le segment des adulescents”

Vous saupoudrez le tout d’un enjeu sur les bornes d’arcade, sujet cher à nos cœurs de Do It Yourself et sur le début des 90s où le sujet des Startups étaient quasi inexistants.

Et enfin pour la note finale, un rapport amour – haine pour ce film et vous avez mon point de vue sur la deeptech.

La cité de la Peur, il dit qu’il a mal compris l’analogie avec la Deeptech
Pardon me do you have any grey poupon ?

Je vois d’ici vos sourcils se froncer, et je le comprends… tant l’analogie peut sembler hors sol. Pour être très clair, quand Manon a proposé le sujet Back to the Deeptech comme lightmotiv de nos AVP, j’ai sauté sur l’occasion pour me lancer sur le pitch d’ouverture du sujet. J’avoue totalement que je souhaitais faire un pied de nez total à la thématique tant ce mot valise, ce name dropping et nos échecs successifs à certains financements (dont je tairai le nom) me poussaient à conspuer ce marketing tout azimut de la Deeptech.

Voir un come back des technologies de rupture en lien avec la Recherche Publique alors que ce sujet, nous le portons depuis plus de 20 ans, m’a fait grincer des dents ! Surtout quand je vois plusieurs structures s’emparer du thème sans aucun track record ou en faisant renaître des services d’incubation Allègre que d’autres avaient enterrés quelques années auparavant !

Mais en crachant mon venin pour tester le concept d’Assassin Pitch de la deeptech auprès de mon réseau pro et de l’équipe de l’incubateur, j’ai compris qu’il fallait revoir ma copie. En effet, si je parle d’un rapport Amour-Haine pour le film Wayne’s World en analogie avec la deeptech, ce n’est pas pour faire du name dropping (sic!) : je déteste qu’on surfe sur une thématique que je maîtrise mieux que les autres, je dois avoir un ego surdimensionné ou sous estimé suivant les définitions de l’université de Yale sur ce terme complexe : ) .

Oui ! Wayne’s World est un film débile et neuneu, bien trop populaire à son époque et éloigné de la nôtre, mais qui se laisse regarder avec le sourire et qui est une œuvre culte !

Oui ! La deeptech est un sujet déjà vu, une définition trop réductrice, bien trop populaire à notre époque par rapport à la fin des 90’s, mais c’est pour ce type de startup que je trouve le plus de plaisir dans l’accompagnement car plus complexe et risqué !

Je remercie encore mes camarades sur le terrain pour m’avoir expliqué que ma schizophrénie sur la thématique n’était pas possible étant donné qu’on avait enfin un éclairage sur la scène des startups technologiques et disruptives avec un gros potentiel de R&D. Cela bouillonne, il y a de la compétition sur le champ de bataille, il y a quelques errances mais il faut être dans le jeu et pas sur la touche …

Fight Club – Je le sais parce que Tyler le sait mon adage, donc évitons l’effet Anti Tout quand on fait parti du système
Blank Page

Mais ce changement de mindset, passage d’un nihilisme façon Stanley Kubrick à un positivisme façon Jean Pierre Jeunet, ne s’opère pas si facilement.

Ma préoccupation principale a été avant tout :

Comment ne pas faire un copycat ou un ersatz de ce que propose BPIFrance et moult personnalités, entrepreneurs ou scientifiques sur ce sujet de “qu’est ce que la deeptech” et des exemples autour de ce sujet ?

Le contenu est déjà très riche, il suffit de googler pour tomber sur des centaines d’articles sur le web pour se donner le vertige. À ce stade, je pensais laisser tomber pour faire appel à un intervenant extérieur tant je n’arrivais pas à configurer un point de vue plus méta sur le fil conducteur des médias, de la deeptech, du digital et surtout un point de vue plus professionnel que personnel.

Ce qui explique l’apparition de ce célèbre corbeau de City Hunter sur mon google slide, qui pour le coup m’a remis sur le droit chemin et m’a servi de guide pour dépasser les limites du contenu existant sur le sujet de la deeptech.
Et oui, quoi de mieux que les œuvres de science fiction et culturelles pour s’inspirer d’un sujet très générique ? et au final, la communication BPIFrance et consort met déjà un bon petit coup de dépoussiérant sur cette vieille image du scientifique avec ses tubes à essais qui fait de la Recherche et monte sa startup… Ce monde est fini, et franchement, la deeptech cela sonne bien, cela me fait penser aux trucs très sexy qu’on trouve sur Po$*€@`£… bon je m’égare là ! Il était vraiment nécessaire de revoir l’innovation à long terme, oublier les shallow tech portées par des projets qui externalisent tout sur des innovations d’usage peu quantifiables ! Ici on revient à la définition et la qualification bien mieux orthonormée des entreprises de rupture et cela facilite le couperet de nos choix et sélections sur les startups !

Epilogue

C’est en revenant donc à nos savoirs faire et surtout des centaines de startups que nous avons accompagnées, que je ne peux que confirmer que les définitions de Wikipédia et d’autres sont les bonnes.

Même si je nuance sur le fait que ce type de technologie peut être portée par du privé à 100% ou en collaboration avec la recherche publique et pas exclusivement par des chercheurs (la com’ n’est pas claire à ce sujet). Et qu’il faut se méfier du “ferme ta g**le, c’est comme ça ou c’est magique” en résonance avec plusieurs entreprises qui n’ont jamais démontré une POC crédible sur leur soi-disant technologie de rupture adoubée par des experts de renom. Et le cinéma met parfaitement en abîme ce sujet et la définition de la deeptech par l’usage de technologies toujours plus incroyable dans les VFX, le son, l’image, tout comme le JV, le hardware entertainment, ou le web de manière générale. Triste de ne pas avoir eu le temps de présenter la fondation Raspberry ou l’incroyable travail de Unity pour les moteurs 3D.

Interstellar – On brise le quatrième mur, #spacetech #AI #ComputerVision Disclaimer : certains trouveront le trou noir trop lumineux mais plus joli que celui de la NASA bien que plus récent !

 

Finalement, entre ma courte présentation et ce petit morceau sur “introduire la deeptech” ce n’est pas si simple… je vous propose prochainement un focus plus pointu pendant une conférence (en visio ou en public si la covid le veut) pour entrer plus en profondeur dans les technologies sur les médias avec des exemples près de chez vous ou cachés ou dans les grosses sociétés du numérique (dont le cinéma) tant il y a à voir et entendre sur ce sujet passionnant.
Encore une fois, je ne finis pas cet article, et je suis peut être un peu parti trop loin sur la toile de fond que je voulais tisser… mais c’est peut être tout simplement que la deeptech c’est un name dropping bien plus riche qu’on pourrait le croire surtout dans les médias et le digital.

À bientôt et bon film en espérant que les cinés rouvrent !

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